Présentation
ALMIR est un logiciel qui permet de créer et de jouer en temps réel des systèmes instrumentaux virtuels modulaires. Ces systèmes instrumentaux sont constitués de modules de production et de traitements interconnectés qui véhiculent et traitent des signaux sonores. Ils sont virtuels dans le sens où tous les traitements du signal sont effectués uniquement par logiciel.
Le terme atelier identifie un espace avec un ensemble d’outils permettant de créer des objets complexes à partir d’objets de base. La lutherie met l’accent sur la création d’instruments. La modularité désigne l’architecture basée sur des modules interconnectés. L’interactivité désigne la possibilité pour un opérateur d’interagir sur le comportement de l’instrument. Enfin, le temps réel désigne la propriété d’exécuter les traitements du son en temps réel, c’est à dire avec un temps de réponse non perceptible à l’échelle humaine.
ALMIR est constitué d’une bibliothèque de classes entièrement développée en C++. Bien que la version actuelle soit écrite pour Windows, le logiciel pourrait être aisément porté sur d’autres systèmes et plate-formes, car seules les entrées / sorties sur les périphériques de sons sont dépendantes du système. ALMIR s’exécute sur tout PC standard pourvu d’un système Windows 32 bits (95, 98, 2000, XP) et du composant système DirectSound, ainsi que d’une carte son standard. Il ne nécessite aucun autre matériel spécifique.
Historique
L’histoire d’ALMIR remonte au début des années 1980. Après une introduction aux pratiques musicales électro-acoustiques dans le cadre d’études universitaires en musicologie, nous avons abordé l’informatique musicale au sein du GAIV (Groupe Art et Informatique de Vincennes) dirigé par G.G. Englert (ENGLERT 1980).
Nous utilisions à l’époque le système de synthèse sonore numérique hybride Synclavier 1 de la firme New England Digital (NEDCO 1978). Ce système comprenait un synthétiseur numérique permettant de jouer simultanément 16 canaux de sons, avec la possibilité de définir pour chacun la forme d’onde, la fréquence, une enveloppe audio et une enveloppe modulante sous forme d’une suite de segments, le signal modulant permettant de moduler en fréquence un autre canal.
A la fin des années 1980, désireux d’exploiter les ressources disponibles sur les ordinateurs individuels PC (système, graphique, environnement de développement logiciel), mais soucieux de continuer à utiliser un dispositif de synthèse sonore permettant de définir précisément les paramètres de base du son, nous avons conçu avec A. Llop une interface matérielle et logicielle permettant de piloter le synthétiseur du Synclavier depuis un PC.
Nous avons ensuite développé un » atelier logiciel d’informatique musicale interactif temps-réel » (MARTINEZ 1996) utilisant cette interface. Avec l’accroissement en puissance des ordinateurs PC au milieu des années 1990, il est devenu possible d’effectuer la synthèse directe du son en temps réel sur l’ordinateur. Cela nous a conduit dans un premier temps à développer le logiciel V5 permettant d’émuler un Synclavier amélioré sur un PC.
ALMIR constitue l’aboutissement actuel de cette activité de recherche sur l’interactivité temps-réel et la synthèse sonore directe. Notre objectif est de créer des systèmes instrumentaux génériques et modulaires qui satisfont les contraintes du temps-réel sans matériel spécifique.
Nos influences ont été :
Le texte intégrale de Lirio Martinez est disponible ici :
L11_Martinez.pdf
Bonjour,
Je viens de découvrir ce blog que je trouve passionnant. Bravo encore. Issu de l’électroacoustique, j’ai fait le stage de 40 jours de l’Ircam durant l’été 1981. A sa sortie, après la création du Groupe de Création des Musiques Contemporaines de Lille et d’HplanK (duo guitare et synthé et computers), j’avais acquis l’Ems Synthi Aks et un Apple II 64k avec 2 cartes de la Mountain Hardware qui transformait l’Apple en synthétiseur numérique 16 voies. Aujourd’hui, je travaille avec les émultions de synthés modulaires Moog et Ems Avs de Ludwig Rehberg (Ems synthi Aks). J’ai toujours la nostalgie d’avoir vu Morton Subotnick faire une impro sur la 4X à l’Ircam.