petit, moyen et gros PCB

Je suis toujours impressionné par l’évolution de l’intégration / miniaturisation des composants mécaniques ou électroniques. Plus le temps passe, plus la miniaturisation est impressionnante et donc l’intégration élevée.

Sur l’image suivante, je me suis amusé à disposer les cartes nécessaires à la production audio de 4 machines, avec en partant de la gauche vers la droite et de haut en bas : cinq cartes d’un Synclavier II de NED, une carte M860 d’une SIM de l’Ircam, une carte d’un CMI IIx de Fairlight et une carte d’une 4X de l’Ircam.

Noter le petit segment blanc (en bas a droite) qui a l’échelle des cartes fait 10 cm.

Comparaison

Dans le détail, voila à quoi servent ces cartes :

  • Les 5 cartes SSn (1 à 5 de haut en bas) d’un Synclavier II, permettent la synthèse FM pour 8 voix. Dans mon synclavier II, j’ai 4 jeux de 5 cartes comme celles-ci, donc 32 voix FM. Les PCB sont double-face. En principe, d’après mes échanges avec Cameron Jones le concepteur du logiciel de la machine, la limite est fixée à 128 voix 🙂 Mais, il n’a jamais entendu parler d’une configuration avec plus de 32 voix FM… Vu qu’il fallait déjà débourser 29 600 $ US en 1981 (voir la liste de prix de 1981 ici) pour avoir 32 voix FM, il ne devait pas y avoir beaucoup de clients pour passer à plus de polyphonie; surtout en payant 5 000 $US par tranche de 8 voix supplémentaires. Et ne pas oublier que cette modification impliquait également de changer le boitier, l’ajout d’une d’alimentation et d’un rack / fond de panier audio supplémentaire !
    Par contre, on trouve bien des Synclavier à 128 voix mais ce sont des versions échantillonneurs !
    Pour avoir plus d’informations sur les Synclavier, vous pouvez consulter le site web que nous avons monté avec mon ami Laurent Lemaire, vous y trouverez documentations et exemples audio et vidéo : ned.synthesizers.fr
  • La M860 est une carte fortement intégrée (1 DSP, 2 CPU, 32Mo de RAM, des entrées / sorties numériques et analogiques, 4 ports séries utilisables en MIDI), conçue à l’Ircam et produite par Ariel (société disparue qui était spécialisée dans la conception et la fabrication de cartes DSP). Les PCB sont multi-couches (4 minimum), la finition est impeccable (étamage, verni, sérigraphie, trou traversant métallisé) et technologie CMS.
    Pour en savoir plus sur cette carte et la Station d’Informatique Musicale, lire mon article concernant la SIM et plus généralement la rubrique sur l’ISPW traitant de l’usage de cet instrument.
  • La carte du Fairlight CMI IIx présentée ici est une CMI 01-A rev3, cette carte représente une voix échantillonnage sur un CMI IIx. Elle intègre un filtre (SSM 2045), 16KB de RAM et le nécessaire pour y accéder et piloter le filtrage et les effets en temps réel. Les PCB sont double face, la finition est impeccable (étamage, verni, sérigraphie, trou traversant métallisé).
    Pour en savoir plus sur les Fairlight, une seule bonne adresse sur le web, celle de mon ami Candor Chasma
  • La carte de la 4X provenant de l’Ircam que je montre ici est une 4U. C’est la carte universelle de la 4X, il pouvait y en avoir jusqu’à 8 dans une 4X. Les PCB sont multi-couches (4 minimum), la finition est impeccable (étamage, verni, sérigraphie, trou traversant métallisé), la curiosité c’est que les pistes sont en fait des fils disposés directement dans la résine…
    Cette carte est un calculateur complet, elle est composée de modules. Par programmation, chaque module peut présenter diverses configurations
    fonctionnelles telles que : additionneurs, soustracteurs, multiplieurs, oscillateurs, lignes à retard et dispersives, etc … et toutes combinaisons de ces éléments.

    Et dans le cadre d’une utilisation dans le domaine électro-acoustique, cette carte sert de générateur de sons : pur, complexe (vibrato, glissando, etc…) effet
    de réverbération.

    Cette carte se compose essentiellement :

    • d’un bloc de calcul,
    • d’une mémoire de formes d’ondes,
    • d’une mémoire de données,
    • d’une table d’adresses,
    • d’une mémoire de microprogrammes
    • de deux blocs de communication avec les bus du Système 4X.

    Ces éléments communiquent entre eux par deux bus internes.

    Je détaillerai dans un article à venir, le fonctionnement d’une 4X, et en particulier l’interaction logiciel / matériel de cette fabuleuse et mythique machine !

EML • ElectroComp Model 500

Pour encore quelques jours, j’ai un très rare pensionnaire, un Electronic Music Laboratories (EML) ElectroComp Model 500.

Le Model 500 est un synthétiseur analogique monophonique a deux oscillateurs, produit à moins de 300 exemplaires entre 1973 – 1984.

Vous prouvez remarquer une légère modification / ajout. Il s’agit du gros potentiomètre circulaire juste au-dessus du clavier à droite, il permet de contrôler le mixe de la réverbération à ressort.

Il y a quelques curiosités, comme le trou « artisanal » dans la planche de bois arrière. Ce dégagement permet l’accès aux : interrupteur, porte fusible, au câble et à la prise en 110 v !
Aux deux extrémités de cette planche sont disposés des enrouleurs de câbles.

Un joli profil.

Gros plans sur la façade.

De belles couleurs (noir, rouge, bleu et gris métallique).

Cette machine est chez moi pour un gros décrassage, et surtout un dépannage électronique. Réparation du « Glide » et du potentiomètre de volume de l’oscillateur 2, réparation de toutes les touches du clavier, en effet les amortisseurs en caoutchouc étaient cuits, et certains avaient même commencé à oxyder le métal… Maladie récurrente de ces vieilles machines !

Les touches n’étaient plus fiables et le touché détestable, sans parler du bruit…

Pendant le dépannage j’ai fait une petite vidéo/photos des étapes de la réparation et suivie d’une pseudo démonstration audio/vidéo…

Une fois de plus, on ne trouve pas beaucoup de ressources à propos de cette marque et de ce modèle sur le web.
Je donne ici le manuel utilisateur et les schémas de la machine.

Vous pouvez aussi jeter un œil sur l’une des rares pages sur l’EML 500.

Oxford Synthesiser Company – OSCar

Ça fait un moment que je désirais voir et manipuler un OSCar, et grâce à Synthwalker c’est chose faite !

OSCar

L’OSCar est un synthétiseur monophonique produit par Oxford Synthesiser Company entre 1983 – 1986. Il a un son typique… et bien gras comme disent les spécialistes 🙂

Quelques photos :

Les côtés sont des pièces symétriques… ici le flanc gauche qui héberge le câble d’alimentation électrique.
coté cable d'alimentation

Les touches ont une forme particulière.

C’est vraiment une superbe machine, même si entièrement en plastique !
L’OSCar a des capacités de créations sonores particulièrement évoluées pour cette gamme de monophonique ! Il est possible de faire de la synthèse additive sur les formes d’ondes ! OK, c’est pas un pur analogique, désolé pour les puristes, ce n’est qu’un superbe hybride ! Mais quel son, quelle patate !
Faîtes-vous votre opinion en visionnant ma vidéo :

Le site qui faut connaître pour l’OSCar !