Farinelli une voix de castrat à l’IRCAM

En continuant mes recherches sur les ISPW, j’ai fouillé dans les productions et collaborations de l’IRCAM, et j’ai ressorti un de mes DVD…

Il y a quelques années, grâce au visionnement du film Farinelli de Gérard Corbiau j’avais trouvé un excellent exemple d’utilisation de Max et d’autres outils de l’IRCAM dont le vocodeur de phase SVP sur des stations DEC et NeXT.

Farinelli le DVD
Je conseille ce film qui est plaisant pour ceux qui s’intéressent à la musique sous toutes ses formes !

Le film retrace la vie en partie romancée du castrat Farinelli. Mais, ce qui nous intéresse ici, enfin surtout moi, c’est le travail du département « Analyse et Synthèse de la Voix » de l’IRCAM qui, pour tenter de se rapprocher du mieux possible de la voix d’un castrat, a réalisé l’association de deux voix (une soprano et un contre-ténor) pour n’en faire qu’une à l’aide d’outils logiciels.

Ainsi, ils ont crée, à partir de ces deux voix, une voix artificielle, juvénile, puissante et agile. Ils ont fait cela à partir des enregistrements des deux chanteurs aux voix complémentaires : la Polonaise Ewa Godlewska (soprano colorature) et l’Américain Derek Lee Ragin (contralto) ont enregistré les mêmes airs, Ewa prenant le relais de Derek dans les aigus et inversement dans les graves. Grâce aux techniques de synthèse de l’Ircam, Philippe Depalle et Marc David-Calvet ont poli les différences de timbre pour fournir l’impression d’une voix unique.

Donc, dans ce film, il y a une utilisation massive du traitement et de synthèse de la voix, et cerise sur le gâteau dans les bonus, il y a un reportage sur la naissance de cette voix mixte (humaine et de synthèse). Voici un lien vers un extrait de ce reportage Nostalgie d’une voix perdue, making-of du film Farinelli, il castrato

Et visiblement, l’ensemble du document est disponible « illégalement ? » sur youtube :


Part 1/3


Part 2/3 (IRCAM a partir de 4’58 ».)


Part 3/3

Quelques images extraites du reportage :

Studio IRCAM
Un des studios d’étude de l’IRCAM, les claviers sont des Yamaha DX7.

IRCAM at works
Les protagonistes du traitement audio du film au travail, à gauche devant Philippe Depalle une des ISPW (NeXT).

IRCAM
Philippe Depalle expliquant le traitement.

IRCAM
L’équipe au travail, au fond un empilement d’échantillonneurs Akai S1000 et S1000PB.

Quelques lectures :

Le musée de la cité de la musique réouvre enfin !

Depuis des années, je demandais régulièrement à l’accueil et par téléphone la même et lancinante question, à savoir : « Mais quand l’espace XX siècle réouvrira-t-il enfin ? ».

Après des années d’attente, finalement, le musée réouvre ! Et comme à son origine, il y a un espace réservé pour la lutherie du XX siècle… Sous entendu un espace pour la lutherie électrique voir électronique !

Il est maintenant possible d’admirer dans cette partie quelques une des merveilles de lutherie électrique et électronique du XX siècle ! Pour information, le musée possède et stocke en réserve une grande quantité d’instruments de valeur qui auraient évidement de bonne raison d’être visibles… Ah, si seulement le musée était plus grand…

J’espère que comme pour moi votre passion pour la lutherie électronique n’est pas exclusive et que vous êtes ouverts également à la lutherie classique. Dans ce cas, vous pourrez vous régalez en visitant ce superbe musée ! Il est intéressant de savoir que des concerts sont donnés sur les instruments des « collections vivantes » aux heures de visites le week-end. On peut ainsi écouter un concert de musique « classique » et les explications du musicien sur l’historique et les spécificités de son (ou ses) instruments (j’ai assisté, par exemple, à une démonstration de musique troubadour avec tambourin, clochette et fifre, et une autre fois à un concert de guitare et de luth, j’ai aussi apprécié le concert de contrebasse).

Bref rappel chronologique à propos du musée :

– Ouverture du musée en 1997. A l’origine le musée comportait un espace XX siècle… mais rapidement, par manque de place pour les expositions temporaires, cet espace est libéré, et hop plus d’instruments du XX siècle accessible au public 🙁 et à la place un espace pour les expositions temporaires ! Dans la version actuelle cette disposition est maintenue, et l’espace XX siècle a été casé ailleurs.
– Jusqu’au 29 juin 2008, seuls les espaces consacrés aux XVIIe et XVIIIe siècles étaient ouverts.
– Du 30 juin au 20 octobre 2008, le musée était fermé pour travaux.
– Du 21 octobre 2008 au 1er mars 2009, l’exposition Serge Gainsbourg est accessible à tous les publics.
– Dans la même période, les espaces consacrés aux XIXe, XXe siècles et Musiques du monde sont ouverts uniquement aux visites guidées.

Et … à partir du 3 mars 2009, réouverture complète du musée !

Voici quelques images extraites du site du musée :


Espace XX siècle
Quelques intruments : Theremin, Ondes Martenot, Orgue Hammond, …

Espace XX siècle suite
Encore d’autres instruments : MOOG Synthétiseur modulaire et synthétiseurs série 700, EMS VCS3, Synthétiseur modulaire EMU, …

Au 1er plan la 4X de l'IRCAM
Le calculateur 4X mobile de l’IRCAM au 1er plan, et ensuite dans l’ordre : le violon électrique de Max Matthews, un Yamaha DX7, le clavier d’un Synclavier I, un ensemble guitare MIDI G10 de Yamaha et l’UPIC du CEMAMu.

La flute et la 4X
La flute MIDI, son rack VME d’interface et la 4X mobile de l’IRCAM.

La console expérimentale du G.R.M.
La console expérimentale du Groupe de recherche Musicale.

Pour les passionnés une seule solution : Visitez sans modération le musée !

Pour plus d’information, consulter le site web du musée de la cité de la musique !

Voici la description du musée, elle est extraite de leur page de présentation :

Ouvert en 1997, le Musée de la musique est un lieu unique rassemblant, au sein de la Cité de la musique, une collection d’instruments de musique, d’œuvres d’art et de maquettes, permettant de relater quatre siècles d’histoire de la musique occidentale et de présenter un aperçu des principales cultures musicales de par le monde.

Pierre Henry

Pierre Henry est un vétéran de la musique électroacoustique … un des pionniers de ce que l’on appelle maintenant la musique électronique… En effet, c’est dans les années cinquante que Pierre Henry et Pierre Schaeffer « inventèrent » la Musique Concrète. Une musique qui n’est plus « simplement » basée sur la « note » mais sur le « son » !

On peut dire que c’est l’un des maitres de l’échantillonnage sonore ! La vidéo suivante donne une idée du travail… de fou : la musique est principalement basée sur des morceaux choisis de son, et le tout a été assemblé selon la méthode du copié / collé, mais avec des bandes magnétiques et un cutter, et oui, à l’époque en 1967, il n’y avait pas de micro-ordinateur et ni de home studio ! ! !

La vidéo moderne d’un des « tubes » de Pierre Henry, Psyché Rock :

Il y a quelques temps A.R.T.E. a diffusé un film/reportage d’Eric Darmon et Franck Mallet sur Pierre Henry ou l’art des sons.

Dans les années cinquante, Pierre Henry provoqua un scandale en inventant avec Pierre Schaeffer la Musique Concrète. La musique n’était plus écrite avec des notes sur une partition destinée aux instrumentistes mais était basée sur des sons et des bruits issus de notre environnement transformés ensuite par des machines. Innovateur radical, il compose plusieurs « hits » qui marqueront leur époque : Symphonie Pour Un Homme Seul, Messe Pour Le Temps Présent, Dixième Remix….
Aujourd’hui, ce sont de jeunes musiciens du monde entier et particulièrement des DJ de musique électronique qui se revendiquent comme les disciples de Pierre Henry et de son travail dans la transformation des sons. Dans Pierre Henry ou l’art des sons, nous le suivons à recherche d’un son à la Coulée Verte à Paris. Alors que le voyage continue, nous sommes projetés 40 ans en arrière à Bordeaux où le public quitte une représentation du Concert Couché…

Pierre Henry

Le film au format DVD est disponible chez l’éditeur ideale-audience

Pour en savoir plus sur lui et son œuvre, voir l’indispensable page qui lui est consacré sur Wikipedia