Dégration des vieux équipements… Quelles solutions ?

Hier à l’occasion d’un ré-aménagement de ma « réserve-débarras », j’ai eu la mauvaise surprise de découvrir que certains de mes vieux équipements s’étaient dégradés. En effet, les anciens moniteurs qui avaient été stockés dans ma réserve pendant plusieurs années avaient un genre de bulles dans la partie visualisation des moniteurs.

Pourtant ces terminaux avaient été préalablement nettoyés avant leur stockage.

Vieux terminaux
Cela concerne en particulier un digital VT100 et un Lear Siegler INC ADM-3A.

Ils étaient à l’abri de la lumière et protégés contre l’humidité et la poussière. Mais ça n’a rien changé !

Le terminal « Lear Siegler INC » modèle ADM-3A fabriqué en 1977.
Lear Siegler INC ADM-3A

Le terminal « digital » modèle VT100 – VT640 de 1978 avec l’extension graphique « Retro-Graphics » Terminal Enhancement capable de traiter les primitives graphiques.
digital VT100

Maintenant, il y a semble-t-il des champignons qui se sont développés entre le tube du moniteur et la couche de protection renforcée (en résine ?). Ces champignons se développent dans des petites bulles coincées entre le tube et la couche de protection. Encore que… En regardant plus consciencieusement, j’ai l’impression que les bulles sont disposées sur plusieurs niveaux dans la couche de protection du tube. Je ne sais pas en quelle matière est composé cette protection (on dirait de la résine).

Une autre hypothèse plus logique serait liée à la dégradation naturelle des polymères composant cette résine de protection.

Voici ce que cela donne :

LSI ADM-3A

digital VT100

Que faire ?
LSI ADM-3A

Quelle sont les solutions pour stopper voire éliminer ces parasites ?

J’ai trouvé des informations dans l’article « Point de vue sur la conservation-restauration des matières plastiques » de Sylvie Ramel.

Conservation :

– La lumière est le premier risque majeur de dégradation chimique menant à la modification visuelle et à terme, une perte quasi totale de la matière. Les matières plastiques sont toutes susceptibles de posséder des défauts chromophores prêts à réagir avec une énergie lumineuse. Selon la nature des rayonnements, leur interaction avec la matière est plus ou moins importante. Les ultraviolets sont les plus redoutés car leur énergie est suffisante pour entraîner la scission de la chaîne macromoléculaire. Les infrarouges élèvent la température et peuvent catalyser les dégradations chimiques en cours. La première mesure de prévention consiste donc à contrôler la nature des rayonnements en éliminant a maxima les ultraviolets et en réduisant la quantité d’infrarouges.
– La limitation de l’humidité relative permet de réduire les risques de dégradation chimique par hydrolyse et la formation d’acides à la surface des objets.
– La température influe quant à elle sur la cinétique de dégradation chimique des plastiques et l’exsudation ou la sublimation des additifs tels que les plastifiants. Mais les matières plastiques moulées sont susceptibles de se déformer lors d’une exposition à une température trop basse.

= Les taux à respecter ne sont, pour l’instant, définis par aucune étude mais issus de l’observation et de la prise en compte de l’aspect composite des objets contenant des plastiques. Ils oscillent suivant la littérature entre 40 % et 55 % pour l’humidité relative et 15°C à 20°C pour la température. Parallèlement à la gestion des conditions environnementales, le suivi et le contrôle des facteurs aggravants telles que le confinement ou la mise en contact avec des matériaux inadéquats réduit les vitesses de dégradation.

Je vous conseil de lire ce document également : Etude de dégradations particulières sur deuxécrans cathodiques, un digital VT220 et digital VR201 conservés au Musée Bolo, EPFL

Laisser un commentaire

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.